Interview
de Petit Vodo
Tête de lard Incapable de rester plus de quelques minutes sans taper du pied ou gratter des accords sur une guitare, Petit Vodo astique à nouveau le rock'n'roll de sa poigne vigoureuse avec "A Little Big Pig With A Pink Lonely Heart".
Où était donc Petit Vodo ? Après deux méfaits sur Vicious Circle, diverses tournées en Angleterre, plusieurs Peel Sessions, le Géo Trouvetout du rock français semblait s'être terré dans sa maison bordelaise. "Alors que non. J'ai toujours été actif", commente-t-il. "J'ai eu une grosse période en Angleterre et j'ai eu du mal à m'en remettre. Je trouvais que tout était beau chez eux et que tout étais moche ici. Je faisais fausse route et des gens comme André Williams me l'ont rappelé. Là j'ai voulu faire un disque sans omettre la France." Petit Vodo compose un album qu'il veut plus accessible afin d'attirer dans ses filets un autre public que les adeptes du blues garage; "Je voulais éviter de m'enfermer constamment dans de tournures expérimentales. Cette idée m'est venue notamment en constatant le soutien à mon égard de John Parish ou des Rita Mitsouko, des gens qui avaient une autre culture musicale que la mienne. Pendant trois ans, j'ai travaillé essentiellement devant mon ordinateur. J'ai aussi collaboré avec une maison d'édition à Paris, écrit la musique d'un défilé de mode à Londres et j'ai produit des gens pour mon label." Puis un jour, Petit Vodo juge qu'il s'égare, efface la quarantaine de titres qu'il a écrits, s'enferme dans son grenier avec un vieux poste à travers lequel il fait passer sa voix et sa guitare. Artisan du son, le Bordelais ne conçoit pas sa musique sans se salir les mains. "Je ne refuse pas la technologie mais j'aime travailler avec des bandes et faire mon bricolage. C'est comme rouler sa propre cigarette. Le plaisir commence avec le papier entre les mains. Le rock'n'roll et le blues dont partie de ma chair depuis l'âge de trois ou quatre ans."
Remis en selle avec la sortie de son disque, Petit Vodo bouillonne d'idées
et d'envies entre son propre label, un album intitulé "33t
pour John Parish" qui devait être produit par le guitariste
de PJ Harvey, des projets de tournées et des licences à
l'étranger. Petit Vodo se serait-il cloné ? |