article du dossier high voltage !!
paru dans Punk Rawk #15
(avril 2004)
Par Patrick Foulhoux

Petit Vodo
l'homme à la tête de cochonou

Petit Vodo est un garçon solitaire, multi-instrumentiste, touche-à-tout habile de ses doigts, agile de ses pieds et inspirés. Le girondin a engrangé suffisamment d'expérience(s) pour concocter un "A little Big Pig With A Pink Lonely Heart" qui nous souffle par son audace, sa prestance et son élégance !

"Je suis monté pour la première fois, seul sur scène, en février 97, au Krakatoa à Bordeaux, par défi, un happening velvetien, un jeu. J'étais fan de G. Love & Special Sauce, Jon Spencer, 'One Foot In The Grave' de Beck, Morphine, Chrome Cranks, Doo Rag, Dèche Dans Face. Paradoxalement, hormis les Gories, je n'étais pas particulièrement adepte du son garage. Fallait que ça groove un minimum. Ma tournée avec André Williams m'a permis de mieux comprendre tout ça."

Curieusement nombreux étions-nous à penser que Petit Vodo avait disparu de la circulation avec un dernier album âgé de quatre ans. "Depuis deux ans, j'ai tourné en Belgique, France, Suisse et Angleterre et j'ai préparé ce disque. Trois ans de travail, des centaines d'heures d'enregistrements, des allers-retours à Londres, des pistes abandonnées, des espoirs perdus et retrouvés… Je me suis fait amuser par des filous d'éditeurs et de majors ! Des maisons de disques qui se tournaient vers l'American way of life alors que dans un même temps, Bush envoyait ses G.I.'s massacrer des gosses en Irak. Je parle de ça dans 'I Am Thinking Right Now' et de l'abandon des maisons de disques dans 'Allright'. Je n'y vais pas de main morte. J'ai la haine et fuck l'hypocrisie. Heureusement qu'il reste des labels intègres."

Le résultat est là, un disque stupéfiant : "il existe une version plus dance et une autre plus garage de cet album. Ca sortira plus tard dans une collection qui s'appellera 'Rare and Well Done'. John Parish était volontaire pour produire certains titres, mais je n'ai pas eu les moyens financiers décents à lui proposer."

A écouter sa dernière progéniture, peaufinée, orchestrée, la manière ave laquelle le Bordelais va la traduire sur scène est intransigeante : "Je pense sérieusement à un duo de filles pour m'accompagner. Basse/batterie ou guitare/batterie. Si parmi vos lectrices certaines sont intéressées, qu'elles m'écrivent au plus vite. Je ne joue pas exactement pareil live que sur disque. Les deux activités sont complémentaires et se rejoignent dans la tension. Je m'efforce toutefois de coller à l'album car je suis persuadé qu'il est composé de bonnes chansons."

Quand on évoque le Blues Explosion ou même Ian Dury à propos de ce disque, PV ne s'en offusque pas, même s'il se refuse à un quelconque rapprochement : "Je n'ai jamais espéré ressembler à tel ou tel artiste, sinon je serai noir de peau. En tant que batteur de formation, une de mes ambitions premières est de faire danser l'auditeur. Il n'y a aucune contradiction à proposer une expérience trash et dansante à la fois." Petit Vodo a ouvert le bal et bien dansez maintenant !